Hey !
Me voilà de retour, les vacances sont (presque) terminées.
Techniquement, je ne recommence à travailler que mercredi mais j’étais pressé de vous retrouver.
Et je reviens avec un sujet important auquel j’ai beaucoup réfléchi durant ce break de quelques semaines : le manque chronique de repos et ses conséquences.
Cette réalité, que j’ai vu s’installer ces dernières années chez moi mais également au sein de mon entourage et parfois aussi au sein de nos équipes, m’interpelle et m’inquiète.
Pour la première fois cette année depuis plus de 6 ans, je me suis autorisé à prendre 3 semaines de congés en été. Et j’ai senti que j’en avais vraiment besoin.
Le sentiment de fatigue intense qui m’a poussé à prendre un congé plus long que d’habitude m’a fait prendre conscience de l’importance du repos et de la déconnexion.
Les conséquences liées au manque de récupération s’expriment différemment en fonction des personnes concernées :
burn-out et dépression pour certains
quiet-quitting ou abandon pour d’autres
dans tous les cas : une baisse de performance à long-terme très difficile à inverser
Pourquoi ? Parce que, même si j’essaie parfois de me convaincre du contraire, nous ne sommes pas des machines.
Nous avons besoin, physiologiquement et psychologiquement, de repos pour pouvoir rester motivés, investis et performants sur le long-terme.
Durant mes vacances, j’ai lu un très bon livre sur la performance (Peak Performance par Brad Stulberg & Steve Magness) et l’une des idées phares du livre tourne autour de ce qu’ils appellent “l’équation du progrès” (the growth equation).
Pour faire court, progrès = stress + récupération.
On pourrait remplacer la notion de stress par celle de stimulus ou de challenge mais l’idée est assez claire : pour grandir et progresser en tant que personne, il faut régulièrement sortir de sa zone de confort, repousser ses limites puis prendre le temps de récupérer pour s’adapter à cette nouvelle réalité, à la nouvelle norme que l’on vient de définir.
Les auteurs vont même jusqu’à considérer que la récupération est la partie la plus importante de l’équation. Sans doute par ce que c’est celle qui est le plus souvent négligée.
Pourquoi est-ce que cette idée est importante ?
Si l’on prend un peu de recul et que l’on réfléchit aux raisons pour lesquelles les gens n’arrivent pas à atteindre leurs objectifs, on constate qu’il n’y en a globalement que 3 :
ils n’ont pas défini clairement leurs objectifs (problème de vision)
ils ne savent pas comment les atteindre (problème de compétence)
ils abandonnent avant d’avoir réussi
Ce dernier point peut avoir deux causes bien distinctes :
un manque de patience et de discipline (problème de comportement)
une incapacité physique ou psychologique à continuer de fournir les efforts nécessaires (un problème de récupération)
Et ce second point est d’autant plus problématique qu’il est souvent plus insidieux.
Les conséquences du manque de repos sont quasiment invisibles jusqu’à ce qu’elles deviennent flagrantes… Et impossible à éviter (blessure, maladie…).
Dans ce cas de figure, prévenir vaut VRAIMENT mieux que guérir.
C’est un sujet d’autant plus important à évoquer que j’ai vu se développer ces dernières années un véritable culte du travail.
Ce que certains appellent la “hustle culture”, qui est notamment portée par les américains, et qui voudrait nous faire croire que tout est possible à condition de travailler toujours plus dur !
Attention, je ne dis pas que c’est fondamentalement faux.
Je suis le premier convaincu de l’importance du travail et son caractère incontournable pour mener à bien les projets que l’on entreprend.
Je dis simplement qu’il ne s’agit que d’une partie de l’équation.
Le travail est une condition de la réussite, personne ne peut le nier, mais ce n’est pas la seule variable. Si le “stress” est l’une des deux composantes de l’équation, il faudrait voir à ne pas négliger la seconde, la récupération.
J’ai mis presque 4 ans à le comprendre mais aujourd’hui je suis convaincu que la longévité est beaucoup plus importante que l’intensité.
Si je devais choisir entre travailler dur et travailler longtemps, je peux dire sans hésiter que je choisirais la seconde option.
Car je sais que l’issue sera incomparable.
Ce qui m’amène au point suivant : si le repos est aussi important et si il est aussi souvent négligé, comment faire pour être sûr d’en prendre suffisamment ?
Apprendre à programmer sa récupération.
Exactement comme on planifie les actions que l’on va mettre en place pour atteindre nos objectifs, nous devons apprendre à planifier les moments de récupération qui vont nous permettre de rester investis, motivés et aptes à fournir les efforts nécessaires.
Pour cela, je t’encourage à réfléchir à différentes échelles.
Plus précisément, je t’invite à considérer 5 échelles de temps différentes :
la journée
la semaine
le mois
le trimestre
l’année
Chacune de ces échéances appellera des modalités et des durées de récupération différentes.
Par exemple, à l’échelle de la journée tu peux définir des règles comme le fait de dormir minimum 8 heures d’affilées, méditer pendant 5 minutes en début de journée, faire une pause de 5 minutes toutes les heures ou entre tes différentes tâches, aller marcher 20 minutes sans ton téléphone après le déjeuner ou même faire une sieste !
A l’échelle de la semaine, tu peux décider de banaliser quelques heures que tu alloueras à une activité qui te procure de l’énergie (lire, dessiner, marcher, une activité avec des amis…).
A l’échelle du mois, cela peut vouloir dire systématiser le fait de prendre une journée de congé.
Et ainsi de suite.
Un rappel important : j’ai pu constater que la même règle s’applique au travail et à la récupération à savoir que “si ce n’est pas dans le calendrier, ça n’existe pas”.
Je sais que ça peut paraître un peu contre-intuitif voire artificiel de “planifier” son repos mais crois-moi, il y aura toujours des urgences, des impondérables, des choses à faire.
C’est pour cela qu’il faut que tu banalises (que tu sacralises ?) du temps dédié au fait de récupérer.
Un autre point important : récupérer ne veut pas dire rester allongé dans son canapé toute la journée. Si c’est ce que tu as envie de faire, si tu sens que c’est ce dont tu as besoin et que tu peux te le permettre alors vas-y !
Mais la récupération peut aussi être “active”.
De nombreux athlètes planifient des sessions de récupération active dans leurs semaines (marcher ou faire du vélo au lieu de courir, pratiquer un sport à faible impact qui n’est pas en lien avec leur discipline de prédilection).
L’idée étant de réussir à déconnecter du contexte dans lequel on attend de toi que tu sois performant.
Si tu as un travail où la saisonnalité est très importante (des phases intensives, récurrentes et prévisibles de travail), tu peux aussi organiser tes périodes de récupération en fonction de ces phases. L’idée étant de faire en sorte que chaque phase de travail intense sois suivie par une phase de récupération.
De mon côté, c’est encore un travail en cours mais voici ce avec quoi j’expérimente :
7h de sommeil par nuit minimum (si retard, j’essaie de compenser le week-end)
Repos complet le dimanche dans la mesure du possible (pas d’entraînement, pas de travail)
Off le dernier vendredi du mois
Un week-end prolongé de 3-4 jours une fois par trimestre
Minimum 2 semaines de congés consécutives durant l’été
Je n’arrive pas toujours à m’y tenir mais j’essaie.
Je communique de plus en plus avec mes associés et mes équipes sur ces différentes échéances pour qu’ils en soient conscients et que nous puissions tous anticiper et nous organiser en conséquence.
Pour terminer cette édition, je te laisse avec un petit mantra que je me répète souvent :
“Si tu abandonnes, tu es sûr à 100% de ne pas y arriver. Si tu n’abandonnes pas, tu as une petite chance d’y arriver. Alors fais tout ce qu’il faut pour ne pas être forcé d’abandonner.”
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Sur ce, je te souhaite une excellente semaine et je te dis à lundi prochain ! ✌️
Thomas